Tours ; 1 passage des Jacobins
Au détour de la rue des Jacobins, un passage mène à l’hôtel dit maison de Ronsard. Bien que très remanié et restauré au début du XXe siècle, l’hôtel annonce les prémices de l’architecture classique qui apparaît au milieu du XVIe siècle [Toulier, 1980, p. 107]. Le bâtiment de plan barlong est accompagné, sur la façade sud, d’une tour d’escalier carrée hors-oeuvre. À côté, un corps de logis en pan de bois se tenait autrefois à la place du bâtiment moderne en béton. L’hôtel est augmenté à l’est d’un corps de logis. Un mur de clôture du début XXe siècle, doté d’un petit pavillon de brique situé dans l’angle, délimite le jardin.
Une modeste cour fermée par un portail sépare la rue de l’accès à l’hôtel. Deux pilastres antiquisants aux chapiteaux d’ordre corinthien encadrent la porte surmontée d’un arc segmentaire sur lequel s’agrafe une console en volute à la clef. La cour donne sur la façade sud. L’entrée dans le corps de logis se fait par la tour d’escalier dont la porte est couronnée d’un fronton triangulaire, formule que nous retrouvons à l’hôtel Cottereau, construit entre 1534 et 1535. Actuellement, la vis de l’escalier n’est restée en place qu’en sous-sol. Le couvrement de la tour se termine par une courte flèche pyramidale, restituée après la modification du couvrement par un toit en appentis.
L’hôtel s’élève sur quatre niveaux. Jusqu’au deuxième étage, les changements de niveau sont marqués par des doubles cordons moulurés constituant notamment des appuis filants. À cette forte accentuation des lignes horizontales s’opposent les travées qui scandent verticalement la façade, ainsi quadrillée. L’hôtel est connu sous le nom « d’hôtel de Ronsard» car, au deuxième étage de la tour d’escalier, l’allège reçoit un blason entouré d’une guirlande portant trois poissons en fasce, comme celui de la famille de Ronsard et une merlette en chef, pour sa part étrangère aux armoirie du poète [Jeanson, 1973, p. 78].
En 1940, une statue de la Vierge tenant l’enfant Jésus est placée en ex-voto dans un encadrement de la façade ouest [Jeanson, 1973, p. 78]. L’édifice est couronné d’une corniche soutenue par des petites consoles qui apparaissent vers 1540 [Toulier, 1980, p. 107]. Un toit en pavillon découvert sur son pignon sud couronne l’édifice. Un damier brique et pierre anime le rez-de-chaussée du corps de logis est. L’hôtel du Sanglier, dit Maison d’Agnès Sorel édifié en 1509 – si l’on en croit la date inscrite sur le linteau de la porte – possède un appareillage similaire en brique et pierre à partir du premier étage. Le corps de logis est couvert d’un toit en demi-croupe qui permet de gagner de la hauteur sous comble pour des pièces d’habitation.
Bibliographie
Base POP, IA00071312 et PA00098241
Toulier Bernard, « Les hôtels », dans L’architecture civile à Tours des origines à la Renaissance, Mémoire de la Société archéologique de Touraine, série 4°, t. X, 1980, p. 81-94.
Jeanson Denis, Sites et monuments du grand Tours, Astragale, 1973, DL 1973.